Présentation générale
Cette série de mouvements, qui porte le nom de « Jeu« , fait partie des exercices importants pour la Préservation de la Santé.
L’activité physique et le travail sur les Souffles utilisés pour imiter les mouvements et attitudes de 5 animaux choisis va permettre, selon la théorie de la MTC (Médecine Traditionnelle Chinoise), de chasser les maladies, protéger la santé, accroître la longévité et renforcer la constitution physique.
Hua Tuo, Grand Médecin Chinois (148-208) a élaboré ce Qi Gong.
Au cours des siècles cette méthode de Qi Gong a connu des styles innombrables. Le choix des animaux peut varier. Certains styles mettent l’accent sur l’aspect Externe (force physique, aspect dynamique), d’autres sur l’entraînement du Souffle Interne (travail interne, statique).
Les exercices proposés ici font partie d’une nouvelle forme officielle simplifiée (Institut de Shanghai/publication 2003) pour un apprentissage plus aisé.
Pour moi, le simple n’excluant aucunement la rigueur et le respect de l’esprit de la tradition, je me permets de citer le Docteur Jiao Guorui (Le Jeu des cinq animaux / Méthode de santé, Ed. du Chariot d’Or, janvier 2006) qui nous parle du travail effectué dans le jeu des 5 animaux de manière traditionnelle :
» (…) Lors de l’entraînement, il faut :
mouvoir l’extérieur et apaiser l’intérieur, rechercher le repos dans le mouvement. S’il y a mouvement, il y a repos ; repos et mouvement sont réciproques. S’il y a dureté (force dure), il y a souplesse ; dureté et souplesse se subviennent naturellement. S’il l’on exerce l’intérieur, on exerce l’extérieur ; Intérieur et Extérieur de combinent. «
Il nous donne encore un conseil précieux pour cette pratique :
« Lors de l’entraînement au Jeu des 5 animaux, il faut Jouer comme le feraient les 5 animaux dans les montagnes et les campagnes, librement en effectuant des mouvements vifs et naturels ».
J’aimerais simplement mentionner ci-dessous quelques caractéristiques et qualités propres à chacun des animaux afin de faciliter l’apprentissage. Les métaphores utilisées permettent ainsi de mieux saisir « l’esprit » du mouvement.
Le Tigre ses griffes représentent la puissance (jusqu’au bout des griffes)
son corps est tonique (dur) à l’extérieur, souple à l’intérieur
il est courageux, résistant, puissant (féroce)
Le Singe les mouvements de ses pattes, de sa tête, de ses yeux sont vifs
son corps est agile
le singe est habile, rapide et intelligent, serein à l’intérieur
L’Ours ses pattes et griffes sont puissantes
son pas lourd fait vibrer le sol
son corps massif à l’extérieur est naturellement souple à l’intérieur
l’ours est simple, vigoureux, stable
La Grue son bec, son corps élancé, ses ailes gracieuses jusqu’au bout des plumes représentent la légèreté
debout, elle est droite et majestueuse (immobile)
en vol, la grue tournoie côtoyant les nuages, paisible
Le Cerf ses bois, ses pattes, ses « os longs » nous parlent aussi de légèreté.
son corps est détendu, sa musculature est développée
il est naturellement vif et délié d’un grand calme (roi des bois)
Encore un mot sur le regard qui peut se révéler important pour «habiter le Jeu des 5 animaux», je m’y attarde donc un peu.
Pour cela, j’emprunte les mots de Dominique Banizette* qui nous en parle si bien dans son superbe livre, je la cite :
» Le regard du Tigre : le tigre est féroce.
le regard est fixé sur un point, ne bouge plus mais il est clair, éclatant, solaire, sans agressivité.
Il reflète le pouvoir de la force d’âme du Tigre.
Le regard du Singe : le regard est très ouvert et curieux.
Le singe regarde partout autour de lui, par curiosité et pour ne pas être surpris.
Le regard de l’Ours : le regard est ouvert à l’horizon sans se fixer sur quelque chose de précis.
Le visage est complètement relâché, calme et doux.
Le regard de la Grue : le regard est mobile, circulaire, clair.
La grue observe l’eau pour chercher à manger ou
regarde dans la direction de sa marche ou de son envol.
Le regard du Cerf : le regard est puissant, franc et doux.
Le Cerf regarde au loin, attentif à l’environnement.
Le regard change tranquillement de place dans le paysage. «